1994

Pas de canard qui traverse la mare

Fi de sa frilosité habituelle… La Commission fédérale de maturité reconnaît la mention bilingue aux examens de maturité.

L’Ecole bilingue se retrouve donc en première ligne pour présenter dans quatre ans des candidats de choix, alors que des experts fédéraux en visite se sont dits fort surpris du niveau actuel de rédaction et de conversation des 9e, assimilé à celui d’un gymnasien moyen. 

Les fréquents échanges outre-Sarine y sont pour beaucoup, explique Henri Moser, puisque les élèves « se préoccupent de savoir dire avec exactitude qu’ils dorment avec la porte ‘entrouverte’ ou qu’ils ne ‘supportent pas’ le poisson. Chaque détail devient soudain vital. »

Cette maîtrise des nuances tord le cou au constat narquois formulé par Anna Lietti1, prompte à « saluer l’exploit des Romands et relever leur faculté exceptionnelle à traverser six ou huit ans d’enseignement de l’allemand comme un canard traverse la mare : à l’arrivée, ni vu ni connu, ils ne conservent pas la moindre trace de leur studieux passage. »

1: Anna Lietti, Pour l’éducation bilingue, guide de survie à l’usage des petits Européens, Favre, 1989.
Après examen de 723 travaux soumis par 1301 élèves, la classe de Remy Dell’Ava de l’Ecole bilingue remporte le 1er prix du Thème 212 décerné par la Fondation Jean Monnet – dotation : Fr. 500. Elle récidivera l’année suivante avec ce sujet: « Un personnage européen du passé frappe à votre porte. Rédigez un bref sketch mettant en scène ce personnage, vous-mêmes et vos familles. »