1983

Génération Bath

L’origine de l’adjectif « bath » est encore âprement discutée : soit il provient du nom de la station balnéaire anglaise Bath, très prisée de la haute société anglaise au XVIIIe siècle ; soit il s’agit de la forme apocopée de l’argot « batif », vulgarisée par Vidocq dès 1837. 

Ne sous-estimons pas non plus le succès du hit d’Ottawan, sorti en 1980, dans lequel : « T’es ok, t’es bath, t’es in », et qui explique sans doute comment cette exclamation se retrouve joyeusement associée à d’érudites énumérations convoquant les Phéniciens, Cervantès et Charles-Quint pour justifier le choix d’une troisième langue : 

« Cela doit être une bath langue quand même, l’espagnol ! Langue d’une grande diffusion, reflet d’une Histoire extraordinaire qui a touché les quatre coins du monde, riche en apports linguistiques de toutes sortes fournis par les Celtes, les Ibères, les Phéniciens, les Latins, les Wisigoths, les Arabes, le provençal, l’italien de la Renaissance, les Indiens d’Amérique et j’en oublie peut-être… même sûrement ! Cette langue, que je voudrais connaître, qui est Histoire et Littérature, sans compter les Arts, la Musique : Le Cid, les Rois Catholiques, Charles-Quint, Lazarillo de Tormes, Cervantès, Manuel de Falla, Unamuno… je ne peux pas tous les nommer… alors… allons-y pour l’espagnol… et si je veux, cela doit marcher ! »

Cathy Hermès, S6 LM.
Le Cid de Corneille.